Description du Cochon d’Inde.
Cet animal (planche I) est informe, à peine voit-on ses jambes ; le cou est confondu avec le corps et la
tête, que l’on ne reconnoît que par les oreilles ; le museau est obtus, et la partie postérieure du corps
n’est pas terminée par une queue, comme dans la pluspart des autres animaux. Lorsque le Cochon d’Inde marche,
son corps s’alonge ; lorsqu’il est en repos, le corps se raccourcit et se gonfle à l’endroit des flancs :
mais, soit dans le repos ou dans le mouvement, on ne distingue, au premier aspect, aucune des parties de cet
animal, excepté les oreilles, qui sont placées au dessus de la tête. Elles seroient assez grandes, et leur
direction verticale les rendroit fort apparentes, si le poil de l’occiput n’étoit presqu’aussi long et ne les
couvroit en grande partie : elles sont rondes, et elles ont beaucoup plus de largeur que de hauteur.
De tous les animaux qui ont déjà été décrits dans cet ouvrage, le lièvre et le lapin sont ceux qui ont le
plus de rapport au cochon d’Inde, sur-tout par la forme de la tête ; cependant celle du cochon d’Inde est à
proportion beaucoup plus grosse, les oreilles sont beaucoup plus courtes, le front n’a point de convexité, le
bout du museau est beaucoup plus gros que celui du lièvre et du lapin, la lèvre supérieure a beaucoup plus de
hauteur. Quoique le cochon d’Inde ait le bec de lièvre, la lèvre n’est fendue que sur la moitié de sa hauteur
; les ouvertures des narines sont rondes, éloignées l’une de l’autre, et par conséquent fort différentes de
celles du lièvre et du lapin, qui paroissent