Je n’ai pas écrit que c’était correct. J’ai signalé seulement que c’était acceptable au niveau de l’usage. Chaque système linguistique se caractérise par la norme et l’usage (par ailleurs, le plus souvent l’usage devient la norme...). Je l’impression que toi tu es trop attaché(e) à la norme :)
En écrivant « ils aussi sont » j’ai commis l’erreur, je l’assume, mais le même erreur a été commis par bcp d’internautes. Cela veut dire qu’incontestablement, dans l’usage on peut rencontrer une telle construction.
J’aurais dû écrire : « Eux aussi, ils sont en médecine » et je suis persuadé que c’est la seule traduction possible.
Malheureusement ta proposition (« ils sont aussi en médecine ») peut provoquer certaines ambiguïtés.
Regarde ! L’adverbe « aussi » a deux fonctions ; il peut se référer soit au verbe (le prédicat) soit aux arguments (le sujet, les compléments). Dans la phrase : « Ils sont aussi en médecine », « aussi » s’applique au prédicat, détermine le fait « d’être en médecine » (en polonais ça sera : Oni są również na medycynie). Cela serait tout à fait compréhensible et non-amigüe dans des suites du type : « Ils sont en linguistique, mais ils sont aussi en médecine ». Dans la phrase « Oni również są na medycynie » il faut se référer au sujet de la phrase et non pas au prédicat. C’est pourquoi il vaut mieux traduire cette phrase par : « Eux aussi ils sont en médecine ».
Pour être encore plus claire je te donne un exemple que j’ai trouvé dans le TLF (ça c’est de la norme !) :
2. Avec un subst. :
23. Michaud aussi fut amoureux d'elle.
Dans ce cas-là « aussi » s’applique (tout comme dans notre exemple) au sujet. Si on voulait remplacer « Michaud » par un pronom personnel et en même temps garder le sens de la phrase on arriverait à la construction :
Lui aussi, il fut amoureux d’elle. (On również był w niej zakochany).
Cependant la norme n’accepte pas ta deuxième proposition, à savoir : « EUX, sont en médecine. » Je ne veux pas être méchant ; c’est juste une remarque.
En ce qui concerne les exemples que tu as donnés pour démontrer mon ignorance, je ne peux pas passer à côté sans rien dire :P
Ce sont des exemples « extrêmes » dont le statut linguistique, même dans le cadre de la norme, n’est pas évident. Comme nous dit Le Grand Robert :
Malgré que… : bien* que…, encore* que…, quoique*…, tout*… que.
REM. Ce tour, condamné par Littré et l'Académie (8e éd.), « rencontre des adversaires irréductibles » (Brunot, la Pensée et la Langue, p. 860). De très nombreux exemples littéraires (Sand, Daudet, France, Barrès, Claudel, Gide, Proust, Colette, Mauriac, Romains, Aragon, Céline, Cocteau, etc.) en sont donnés par Le Bidois, Grevisse et Georgin (qui note : « Ce qui est plus grave, c'est de construire ce malgré que avec un indicatif », Prose d'aujourd'hui, p. 103). Claudel (→ Gripper, cit. 4) et Gide (ci-dessous, cit. 13) ont pris la défense de cette construction.
APRES QUE, suivi du subj.
REM. Cet emploi, déjà signalé par Richelet et critiqué, tend à se répandre, concurremment à la construction à l'indicatif. Il apparaît ainsi comme le symétrique des tours introduits par avant que… : la distinction aspectuelle entre le procès en devenir (avant qu'il ne vienne) et la valeur accomplie (après qu'il soit parti), l'emporte ainsi sur l'opposition logique entre le fait supposé ou l'acte projeté (avant qu'il soit trop tard…, avant que je ne vienne) et le procès réel, puisque accompli (après qu'il a fini…).
21.1 Elle était restée, après que Vincent eût refermé sa porte sur elle, effondrée sur les marches.
GIDE, les Faux-monnayeurs, p. 53.
En fait, même de grands auteurs comme Gide p.ex. défendent ces formes « condamnées ». Et qui établit la norme linguistique ? Elle est crée justement par des écrivains et des linguistes.
Hé ! Pas peur mon ami(e) ! Je n’apprends pas le français avec Google. Je l’utilise seulement dans mes recherches linguistiques. Comme j’ai déjà écrit c’est un véritable « trésor » de la langue, promu par tous les linguistes contemporains.
(Je voudrais encore dire qu’habituellement je suis très sympa ! :P )