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!E T R E MUSULMAN EN FRANCE

QueTle laTcite dans TEtat ?
La laicite a la francaise implique la neutralite de 1'Etat a 1'egard
de toute religion (non-intervention, pas de favoritisme pour une religion),
et la retenue des citoyens dans l'expression de leurs convictions
religieuses, notamment au sein de 1'ecole. Mais certains, musulmans
ou autres, veulent y voir le droit de faire ce qu'on veut sans censure
de FEtaL Ils rappellent notamment que la łoi de 1905 de separation
de 1'Eglise et de 1'Etat n'empeche pas les pouvoirs publics
de reparer les eglises ou de subventionner des ecoles religieuses. F r. N.
••• L'expćrience dure quelques mois puis Imen troque son nikab contre un voile qu'elle porte a la manierę d'un tur¬ban : «Pour les non-musulmans, 93 res-semble a une fantaisie vestimentaire. Qa ne plait toujours pas a mes parents, alors je l'enleve en leur presence.»
Marche de dupes sous couvert d'identite
Pour Hanifa Cherifi*, mediatrice au ministere de 1'Education nationale, chargee des questions liees au port du voile islamique, l'aventure d'Imen n'a rien d'etonnant: «Les jeunes d'origine maghrebine sont socialement fragili-ses, pris en etau entre des tensions tres fortes. Certes, ils sont francais, mais au nom de 1'integration, on exige qu'ils refoulent leurs origines. En meme temps, c'est justement parce qu'ils s'ap-pellent Mohamed ou Nacera que cer¬tains auront du mai a benencier d'une promotion sociale. Les integristes leur offrent une identite de substitution. Mais c'est un marche de dupes qui les stigmatise encore plus.»
II y a quelques annćes, les intćgristes, partisans d'un islam radical, recrutaient leurs adeptes dans les prisons et les quar-tiers diffkiles. Aujourd'hui, ils se tour-nent vers des populations bien intćgrćes, lyceens et ćtudiants. Pour les sćduire, leur meilleure arme est simple, mais em-cace: les livres. En feuilletant les pages de certains titres, on apprend, pele-mele, que se faire la bise est une habitude occi-dentale stupide, qu'en portant le voile, les filles echappent a la condition de femme-objet vehiculee par les medias
occidentaux, etc. Et ca marche! Tous les ans, lors du rassemblement de la puis-sante UOIF au Bourget, les essais d'au-teurs consideres proches des integristes, comme Tariq Ramadan, se vendent comme des petits pains. La recette du succes ? Un sujet accrocheur, comme la sexualite, revisite a la lumiere de la reli¬gion. Les auteurs affirment enseigner un islam savant, authentique, different de Fislam des parents immigres. Un islam dont on n'aurait plus a rougir, ni au lycee ni a la fac.

lE T R E M U S U L M A NVs
Pourtant, Soheib Bencheikh, mufti de Marseille, veut rester optimiste: «La reli-gion, c'est un peu comme un medica-ment. Si on ne respecte pas la dose pres-crite, on finit par s'empoisonner. Les jeunes musulmans doivent faire leurs propres experiences. Moi, je prefere leur faire confiance.»
Laetitia de Kerchove et Frederic Niel
* Coauteurde Nous sommes tous des immigrćs, Robert Laffont, 2003,17 €.
Lirę aussi: Islam, les questions qui fachent, de Bruno £tienne, Bayard, 2003,16 €.
Seduites par ces idees, des jeunes filles expliquent que personne ne les force a mettre le voile. «Le corps de la femme est reduit a 1'etat de support publicitaire en Occident. Vous croyez que c'est valorisant ? En portant le voile, je m'eleve au-dessus de ca», assure Nou-ha, grandę brune de 18 ans. Hanifa Cherifi decode: «Beaucoup de ces filles pensent moraliser la societe, la rendre meilleure. En realite, elles consen-tent a disparaitre. Entre le "tout nu" et le "tout voile", ii y a ąuand meme des alternatives et un juste milieu.» La plupart des musulmans de France sont moderes. Cela ri empeche pas beau-coup de laics de craindre une derive com-munautariste, un repli sur soi qui frei-nerait 1'integration dans la societe fran9aise, ou qui exigerait de celle-ci des concessions toujours plus grandes. En gros, si on commence par accepter le voile ou le ramadan a 1'ecole, on finira par refhplacer, dans les manuels scolaires, la theorie de l'evolution selon Darwin par la creation du monde par Allah... Autre signe d'inquietude: les Etudiants musulmans de France (EMF), syndicat proche de 1'UOIF, ont remporte 8 % des sufifrages aux elections du Crous en 2002.
V
A consommer a dose homeo, pour pas s'empoisonner...
Certains defenseurs de la laicite sont ten-tes de ne plus ceder un pouce de terrain. Comme ces enseignants du lycee La Martiniere, a Lyon, qui ont fait greve cet hiver contre le port du voile a l'ecole. «Nous n'avons rien contre les eleves pra-tiquants. Mais si nous acceptons des eleves qui portent le voile ou la kippa (calotte portee par les juifs pratiquants), les tensions entre communautes sont telles que nous ne pourrons pas garan-tir la securite pour tous», explique Phi-lippe Piedevache, prof de lettres. Elley reve d'une laicite moins stricte. Elle óte son voile des qu'elle franchit la porte de son lycee, une prepa scientifique, a Paris. «Chaque fois, c'est un dechire-ment. Cest comme si je n'avais pas le droit d'etre moi-meme. Quand on est musulman, on doit se justifier en per-manence, ou s'effacer...» Un avis que partage Djamel, 27 ans, qui frćquente la mosquee de la rue Jean-Pierre-Timbaud, a Paris. II accuse le ministre de 1'Interieur Nicolas Sarkozy d'organiser le Conseil francais du culte musulman (CFCM, lirę pages pre.ce-dentes) a są convenance. «Sarkozy croit qu'on est dangereux. U veut prendre chez
les musulmans ce qui 1'arrange, et lais-ser ce qui ne 1'arrange pas. II reve d'un "musulman modele" qui ressemblerait a ce surveillant qu'interprete Faudel dans Sami lepion, sur M6. Un musulman qui boit du vin a table et qu on ne voit jamais faire la priere...» dćplore Djamel. La crćation du Conseil francais du culte musulman aurait pu ouvrir aux jeunes musulmans un espace d'expression pu-blique, qui manque cruellement aujour-d'hui. Mais les jeunes sont les grands absents de cette consultation. Le CFCM restera le jouet des grands.
. Juin2003 .38
Les musulmans de France tentent de s'organiser

Depuis le i 3 avril, le Conseil francais du culte musulman est le prindpal interlocuteur des pouvoirs publics pour les questions du culte en France. Mais cette election ne regle pas tout.
Avec l 500 lieux de culte officiels pour ąuatre a cinq millions de croyants, les musulmans de France sont de plus en plus visibles. Pour-tant, negliges par 1'Etat, ou incapables de parler d'une seule voix, ils se plaignaient de ne pas etre entendus. Ce n'est plus le cas depuis la creation du Conseil francais du culte musulman (CFCM) et ses 25 conseils regionaux. Elu le 13 avril, le CFCM de-vient le prindpal interlocuteur des pouvoirs publics pour l'or-ganisation du culte en France (construction des mosąuees, formation des imams...). Reste un petit probleme pour les autorites fran^aises car les vainqueurs du scrutin ne sont pas tout a fait ceux qu'elles esperaient. Les electeurs (seu-lement des delegues des mos¬ąuees) ont donnę leur prefe-rence a deux organisations traditionalistes: la Federation nationale des musulmans de France (FNMF) et 1'Union des organisations islamiques de France (UOIF). Sans attendre les elections, le ministre de 1'Interieur Nico-las Zarkozy avait nomme, aux postes cles, des moderes, tel Dalii Boubakeur, recteur de la Grandę Mosquee de Paris. Ces petits arrangements avec la democratie, qui sont desti-nes a contróler les eventuelles derives vers un islam radical, annoncent de belles bagarres. D'autant que ces memes au-
torites ont laisse depuis long-temps les fondamentalistes prendre le contróle de bon nombre de mosquees dans le pays (dans les cites, notam-ment), dont les effets se feront forcement sentir.
Ils participent au CFCM
Le habachisme. Les habaches affichent un islam raisonne et s'opposent aux wahhabites (voir plus loin). Mais on les soup«;onne de double jeu. Le tabligh. Ce mouvement fon-damentaliste, fonde en Inde dans les annees 20, est implan-
te dans les cites de banlieues. Le saiafisme er le wahhabisme. Ces durs de durs se disent les seuls heritiers de 1'islam des origines. Ben Laden, comme les terroristes du 11 septem-bre, est wahhabite.
L. de K. et Fr.N.
LISLAM EN FRANCE
llgion declaree par les Franęala de 18 ans et plus
2002, %)
Drlglne des musulmans de France Qanvier 2002,
• Autres 3,9 l A(rique
• Turpuie
Algerie
Calholipue
Autres ou sans religion


La Federation nationale des musulmans de France (FNMF). Financee par le Maroc. Tradi¬tionalistes, ses imams inter-pretent le Coran a la lettre. LUnion des orgamsarions isiamiques de France ( UOIF). C'est la plus puissante federa-tion de musulmans en France. Proche des Freres musulmans (fondamentalistes egyptiens), elle milite pour le retour a un islam conservateur et adapte au contexte francais. LInsritut musulman de la mosquee de Pans l IMMP). II est le symbole d'un islam compatible avec les regles de la Republique. La mosquee gere une centaine de lieux de cultes, surtout en lle-de-France. Fi-nance par 1'Algerie. La Fe'de'ration francaise des assodations islamiques d'Afnque, des Comores etdesAntilles (FFAIACA). Ses nombreux fideles prati-quent un islam mele de tradi-tions selon le pays d'origine.
Maroc
. Tunlste
La France compte emrlron S mllllons da musulmans
80% sont orlglnalres du Maghrab
Les autres courants

TWpartltlon geographique par region
AJ o/ se disent "fc /O croyants
Q fi O/ se disent OD /O croyants et pratiguants
7fl °/ ontleunś ' « /o pendant
le ramadan
O O O/ disent prier GO /O chaquejour
Autres regions
4 a 5 millions
C'est le nombre de musulmans francais.
1500
C'est le nombre de lieux de culte en France.
Rhfine-Alpes
v_^
Ouatra reglont conctntnnt 80 % Oos musulmant Ot France
Sourca. Cr&toc
WaG-REUTERS
Les Turcs. Nombreux dans Fest de la France. LUnion turco-islamique des affaires reli-gieuses en France (Ditib) est contrólee par 1'fitat turc. L'as-sociation Milli Górtis, elle, flir-te avec les fondamentalistes. Le soufisme. Porteur d'un islam discret, apolitique et republicain, ii est la cible des rigoristes. Peu nombreux en France, les soufis recrutent plutót des intellos.

Jum2003 . 35

E TRĘ MUSULMAN EN FRANCE

S
i les autorites francaises avaient decide de suivre l'Amerique dans są guerre en Irak, les reper-cussions auraient pu etre consi-derables au sein des quatre a cinq millions de musulmans fran9ais. «Plus la France ira loin dans są logique d'opposition, plus la situation s'apaise-ra ici», assurait, pendant le conflit, Fouad Alaoui, secretaire generał de 1'Union des organisations islamiques de France (UOIF, lirę ci-contre). D'ores et deja, le conflit du Proche-Orient, les poussees religieuses, les dechi-
rements culturels «travaillent» suffi-samment une communaute qui se sent constamment entre deux mondes. Alors, la sensibilite des jeunes musulmans, a fleur de peau sur certains sujets, peut vite s'embraser.
Une pratique religieuse... qui aPFole des parents
Depuis qu'elle a «redecouvert» 1'islam a 15 ans, Imen, 19 ans, affronte quoti-diennement ce qu'elle appelle «les pre-juges». Mais c'est contre ses parents qu'elle a livre son combat le plus rude. lis
sont musulmans, nes en Tunisie. Et 1'is¬
lam que pratique Imen est different du
leur. Tout a commence par un livre pre-
te par une amie. «C'etait une etude sur
les paroles du prophete Mahomet. J'ai
compris que le vrai islam n'avait rien a
voir avec la tradition enseignee par les
parents. Cest a ce moment-la que j'ai
commence a pratiquer», se souvient
Imen. Devant la feryeur de leur filie, les
parents s'affolent. II faut dire qu'elle y
va un peu fort en adoptant d'emblee le
nikab, long voile noir couvrant tout le
corps a l'exception des yeux. •••

«Chacun doit s'adapter a l'autre»
Farhad Khosrokhavar*, professeur a TEcole des hautes etudes en sciences sociales (EHESS), próne une laicite a la fois ouverte et vigilante. Histoire du foulard a Fappui.

Phosphore: Ya-t-il un pro-bleme d'integration de l'islam en France ?
Farhad Khosrokhavar: Tra-ditionnellement, la France a voulu «assimiler» ses immi-gres, censes se fondre dans la masse. Mais dans le monde entier, ii y a des formes nou-velles d'integration sans assi-milation. Chaque communau-te conserve ses particularites culturelles, religieuses, eta On peut se sentir membre de deux communautes, sans avoir a choisir. A la fois francais et senegalais, par exemple. Le probleme de 1'islam, c'est que les gens en ont peur, surtout depuis les attentats lies a la guerre civile en Algerie dans les annees 90, et plus encore depuis le 11 sęptembre 2001.
Quelle attitude adapter ? Je próne une lalcite elargie, une tolerance froide, a la fois ou¬yerte et vigilante. Le foulard n'est pas un danger pour la lai-
cite. II vaut mieux que ces filles aillent a 1'ecole publique plu-tót que dans des ecoles mu-sulmanes ou tout le monde se sent oblige de porter le foulard. En Angleterre, les musulma-nes portent un foulard... de la couleur de 1'uniforme de 1'ecole. Cela ne gene personne. II faut que les musulmans s'adaptent a la France, mais aussi que les Francais s'adap-tent aux musulmans. Cer-tains enseignants ont une position trop raide. Souvent parce que leur metier les met sous pression.
Quepeutfaire le Conseilfran-cais du culte musulman ?
Ce sera un espace de dialogue entre les associations, qui sou-vent s'entre-dechirent. II re-pondra aussi a des questions concretes concernant, par exemple, le sacrifice de 1'aid el-kebir, Pour raisons sani-taires, et pour limiter les souf-frances des betes, certaines
municipalites veulent que la misę a mort ait lieu dans des abattoirs agrees. En Arabie Saoudite, on paie le prLx du mouton a une banque, et ii est sacrifie en abattoir. Mais en France, certains musulmans refusent ce systeme, du a un manque de confiance. Le label
du CFCM serait, dans un tel
cas, la garantie que le sacrifice
en abattoir est bien fait selon
les regles du Coran.
Propos recueillis par
Fr.N. et L.deK.
* AitteurdeUislamdesjeunes, Flam-marion, 1997, efcfaNouveauxmar-tyrs d'Allah, Flammanon, 2002.
«N'oublions pas les droits des non-musulmans»
Comment pre'server la laicite en France ? Explications de Michele Tnbalat,
membre de Uned (Institut national d'etudes demographiques), et de Jeanne-Helene Kaltenbach* membre du Haut conseil a 1'integration.
Phosphore: Ou voyez-vous un recul de la laicite face aux militants de l'islam ? Michele Tribalat: Les signes sont nombreux. Des etablis-sements scolaires baissent les bras devant le foulard isla-mique. Lors du ramadan, cer¬tains eleves n'osent plus man-ger a la cantine. J'en ai meme vus etre menaces s'ils y al-laient. Une association musul-mane a refuse qu'un Francais musulman soit incinere (pra-tique non musulmane), alors qu'il en avait fait la demande avantson deces.
Pourąuoi laisse-t-onfaire ? M. T.: Nous souffrons d'un complexe de culpabilite d'an-ciens colons vis-a-vis des po-pulations d'origine africaine, comme si nous devions com-penser, par nos actes d'au-jourd'hui, les crimes des colo-nisations passees. Jeanne-Helene Kaltenbach: Les musulmans n'ont aucune raison de se plaindre. Cest bien beau de respecter les droits des gens qui se recla-ment d'une religion, mais on oublie ceux qui ne s'en recla-mentpas!
Le gouvernement cree un Conseilfrancais du culte mu¬sulman (CFCM). Est-ce utile ? M. T.: II faut laisser les musul¬mans se debrouiller seuls. II ne faut pas s'imaginer qu'on pour-ra choisir 1'islam qui nous convient! L'UOIF, proche des Freres musulmans (integris-tes), plus active que les autres, s'imposera au CFCM.
Faut-ilfinancerles mosąuees, pourąuelles dependent moins de l'aide des pays integristes comme l'Arabie Saoudite ? J.-H. K.: Non, on renoncerait
a nos principes, sans etre sur de stopper ce flux d'argent du Golfe. Certaines mairies pre-textent la pauyrete des musul-mans pour financer leurs lieux de culte, en contournant la łoi de 1905 (lireTencadre). A tra-vers ces subventions, comme a travers le CFCM, les pou-voirs publics cherchent, en fait, a contróler l'expression de cette religion. Propos recueillis par Fr.N. et L.deK.
* Auteurs dc La Republiąuc et 1'is¬lam, entre crainte et awuglement, Gallimard, 2002,26,50 €.

. Juin2003 . 37

Le poids du conflit israelo-palestinien
Propos antise'mites, attaques de synagogues, agressions de manifestants juifs contre la guerre en Irak. La politique de Sharon envers les Palestiniens fait perdre la raison... ici, en France.

L
es Beurs sont-ils des Pa¬lestiniens ? Ou meme des Irakiens ? Et les juifs fran-cais, des Israeliens ? Ou encore des Americains ? On le croi-rait presąue en entendant des Francais maghrebins parler de kurs «freres» opprimes par Israel ou bombardes par les GIs de Bush. «Avant d'etre francais, et avant d'etre d'ori-gine algerienne, je suis musul-man. Donc je suis solidaire des Palestiniens, qui defendent la Terre sainte», explique Dja-mel, 27 ans, apres la priere a la mosąuee, rue Jean-Pierre Timbaud, a Paris. La communaute arabo-mu-sulmane ressent comme une injustice le sort fait aux Pales¬tiniens, et comme une humi-liation 1'incapacite des pays arabes a resister aux Etats-Unis, protecteurs d'Israe'1. Un
signe parmi d'autres de cette colere ? Ee succes de boissons comme Mecca-Cola ou Mus-lim Up, vendues a ceux qui veulent boycotter les colas americains. E'hostilite a Israel va jusąua l'antisernitisme chez certains. Eors des recents defi-les antiguerre, quelques exci-tes ont scande des slogans antisemites et meme agresse des manifestants juifs! Meme avant la guerre en Irak, Barbara Eefebvre, prof dans un college de la banlieue pari-sienne et coauteur d'un livre choć*, s'inquietait: «Dans cer¬tains etablissements, on n'ose plus parler de la Shoah (geno-cide des juifs par les nazis) de peur des reactions des eleves maghrebins. Trop d'adultes considerent ces demiers com¬me des victimes et ne reagis-sent pas aux propos antise-
mites quisemultiplienL» Dja-mel, 40 ans, au sortir de la mosquee, veut faire la part des choses: «D'accord, la televi-sion montre plus les attentats en Israel que les victimes pa-lestiniennes. Mais ce n'est pas une raison pour attaquer des synagogues en France. Ceux
qui le font n'ont rien compris a la religion. Si on est pour la Palestine, on va se battre la-bas, pas ici!»
Fr.N.
* Les Territoires perdus de la Repu-blique. Antisemitisme, racisme et sexisme en milieu scolaire, editions Mille et une nuits, 2002,12 €.
«La societe frangaise a appris le pluralisme»
Pour Odon Yallet. historien des religions, l'integration des chretiens, des juifs et des musulmans est tout a fait possible.
Phosphore: La societe fran-caise, ou l'islam a tantde mai a s'integrer, a-t-ellegardę de fortes racines chretiennes ou est-elle tres laicisee ? Odon Vallet*: Ea France n'a jamais etę entierement chre-tienne. Sous Eouis XIV deja, Bossuet, eveque de iMeaux, disait que la France etait un pays athee! Au XVII? siecle, 1'esprit des Eumici es et ła phi-losophie agnost»que ont pro-fondement impregne les mi-lieux intellectuels. Spirituellement, la France a aujourd'hui a la fois des ra¬cines chretiennes et la'iques, presentes dans les milieux de l education. Ces dernieres an-nees ont etę marquees par un recul des ideologies athees,
mais egalement des pratiques religieuses. II y a moins de fi-deles a la messe mais aussi moins de vendeurs de YHu-manite dimanche.
Cela facilite-t-ill'integration de l'islam?
E'integration de 1'islam est aujourd'hui surement plus facile qu'a l'epoque des Croi-sades, ou le musulman etait 1'ennemi, ou a l'epoque de Voltaire, oii le mahometan etait considere comme «bor-ne». Ea societe francaise a ap¬pris le pluralisme, incarne par Pequipe de France de football «black, blanc, beur» et par la societe multiculturelle tres presente dans les grandes ag-glomerations. Cependant, les
evenements du Proche-Orient risquent d'aggraver certaines tensions communautaires en-tre juifs et musulmans. II faut refuser a la fois tout acte anti-juif et antimusulman.
Que faire pour faciliter cette integration ?
Ee dialogue entre les com-munautes est necessaire, et pas seulement entre les religions. Beaucoup de jeunes chretiens ou musulmans ne pratiquent pas leur religion. Pour ceux qui la pratiquent, 1'attitude a adopter n'est pas tacile. Dans mon amphitheatre, a la faculte Xavier-Bichat, ou j'en-seigne les sciences hurpaines, ii y a des jeunes musulmanes en foulard, et des jeunes juifs
avec la kippa qui posent le sty-lo le vendredi a 17 heures au debut du shabbat. Tout en etant partisan de la laicite, je n'exclus personne et n'envoie personne se rhabiller ou se deshabiller. Eessentiel est que ces jeunes, juifs, musulmans ou d'autres traditions, puis-sent s'entraider dans leurs etudes et se sentir a 1'aise dans 1'ecole republicaine, facteur d'integration et non de discri-mination. Quils forment entre eux, selon la formule de Paul Eluard, «la foule immense ou Thomme est un ami».
Propos recueillis par Fr. N.
* Auteurd'Une autre histoire des religions, GMinmrd, 2002, 39,90 € (deuxvoluincs).

. Jum 2003 . 39
hmmm, to żart?:)
tonie jest zart ktos o wysokimstopniu zaawansowania jezykowego powinien to przetlumaczyc odrazo:P pozdrowionka ja juz przetlumaczylem 4 str tekstu a to to dalsza jegoczesc :/ takiezadaniadaja doszkoly ijeszcze mam napisac streszczenie tego tekstu;/pozdrawiam
Buhaha! Dobre dobre! ja tez poszukuje kogos zaawansowanego do projektu ponownego przetlumaczenia W poszukiwaniu straconego czasu Prousta. Sam przetlumaczylem pierwszy tom, pozostale 6 wkleje w forum.. czy jest ktos zainteresowany?
LOL :D plombier, ja Ci z miła chęcią przetłumaczę:P w kóncu dla kogoś o wysokim stopniu zaawansowania to pesteczka :P po co dawać zarobić tłumaczom...
nawet ci zaawansowani moga nie miec ochoty tego przetlumaczyc jedna z regul tej strony to NIE NADUZYWAC!!!!!a ty przesadziles na maksa :)to juz nie jest pomoc
pozdrawiam i polecam udac sie do tlumacza :)
ja tam bym nie miala ochoty tego czytac nawet po polsku :P
juz przetlumaczylem sobie ;p pozdro
Poprawiłam tekst o wakacjach. Szkoda, że nie otrzymałam słowa ,,dziękuję". Chyba było za póżno? Ten tekst jest bardzo długi. Może będę miała czas jutro.Renata
hehehhe przegiecie ^^
Temat przeniesiony do archwium.

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